L’année 2015 est déjà entamée et il est temps que la Fondation Meredith (FM) fasse le bilan de 2014, puis vous propose les objectifs de l’année en cours.
Notre action reste focalisée sur notre présence en Côte d’Ivoire, par le biais de l’Institut de Chirurgie Réparatrice à Abidjan (ICR), et les missions de l’Unité Chirurgicale Mobile (UCM). Cependant nous étudions une collaboration avec les départements de chirurgie réparatrice de l’Hôpital Universitaire de Accra, Ghana, et celui de l’Université de Kinshasa, RDC.
L’ulcère de Buruli (uB) est notre préoccupation principale, notamment la correction des séquelles invalidantes. En 2014, 26 cas complexes ont été traités à l’ICR, dont la reconstruction d’une pince, par un transfert microchirurgical d’un orteil, sur un avant-bras amputé de moitié. Cette opération a été effectuée par l’équipe de l’ICR menée efficacement par le Professeur Henri Asse et moi-même.
Le jeune homme va bien et, comme vous le constatez sur les photos, utilise sa nouvelle pince pour écrire! Mais les autres cas sont tout aussi importants du point de vue humain. Il s’agit principalement de corriger la déformation de poignets, coudes et genoux empêchant une motricité correcte. Ces interventions permettent d’offrir une indépendance non seulement de mouvement mais de vie. Chaque cas a nécessité 2 à 3 opérations dans notre établissement qui est le seul à s’occuper gratuitement de ces cas pris en charge par la FM. Les enfants sont hospitalisés dans le pavillon qui leur est dédié, connu affectivement comme le « village ».
C’est grâce à vos dons que ces jeunes gens recouvrent leur indépendance.
Fort heureusement, l’antibiothérapie et les campagnes de sensibilisation menées par le Ministère de la Santé de Côte d’Ivoire, font diminuer le nombre de nouveaux cas graves et permettent de traiter les autres plus rapidement. Ainsi de 2400 cas par année, dont 60% avec des séquelles en 2010-12, on passe à 800 cas et 15% de séquelles en 2014. L’ulcère de Buruli (uB) reste un fléau, mais il commence à être circonscrit.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avec laquelle nous coopérons activement, notamment par nos présentations au dernier congrès en mars 2015, espère une stabilisation des cas ces prochaines années, mais non une éradication. Vu cette évolution, l’engagement de l’UCM va être revu dans le traitement de l’uB.
Notre action s’étend aussi à la correction des malformations de naissances (fentes labio-palatines, déformation des mains) et acquises (accidents, brûlures, tumeurs, infections). Ceci chez les enfants, mais aussi chez les adultes. Après une sélection rigoureuse, 4 cas ont été pris en charge par la FM.
J’ai effectué deux missions en 2014 et déjà une en mars 2015. A chaque fois, le sourire des opérés, leur volonté de guérir et la confiance qu’ils nous témoignent rappellent le bien-fondé des actions menées et suscitent la reconnaissance pour vos dons qui nous permettent de les accomplir.